DIMANCHE
28 MARS : FIN DU DEUXIEME TOUR - CLIQUEZ ICI POUR LES ANALYSES
Mardi
23 mars : Dîner de soutien à Marine Le Pen organisé
par National Hebdo
Pas de grand meeting d'entre deux tours pour le FN, mais un dîner
au Novotel de Bagnolet organisé par National Hebdo. Le public
est plutôt âgé ce qui peut s'expliquer par le fait
que les quelques 400 militants attablés ont payé 38€
pour être là. Dans une ambiance peu animée, Marine
Le Pen va répondre entre chaque plat aux questions du personnel
de National Hebdo et de l'assistance.
C'est l'occasion pour la candidate d'exposer la stratégie du
FN pour sa campagne du deuxième tour. L'objectif est clair,
il faut récupérer les voix de l'UDF. Après avoir
rappelé que le score du FN au niveau national est " excellent
" la candidate s'attaque à la stratégie du "
vote utile " de Copé et affirme que le vote FN n'est pas
un vote de protestation mais un vote d'adhésion. La démonstration
est simple : la droite dit que voter FN c'est faire gagner la gauche,
donc perdre la droite. Or, nous dit Marine Le Pen " Copé
a déjà perdu ". Il faut donc voter FN pour avoir
le maximum de conseillers régionaux élus. Pour appuyer
le raisonnement, un ex-UDF à la tribune, une ex-chiraquienne
et un ex-UDF dans la salle, expliquent tout à tour leur changement
de camp.
Cet appel à la mobilisation autour du vote FN est accompagné
d'une analyse du résultat de dimanche. La candidate ne cache
pas que les résultats en Ile-de-France sont décevants.
" C'est une région difficile " et le recul du FN
dans cette région s'explique en partie par le fait que son
électorat est parti s'installer dans les régions limitrophes
(comme la Picardie) où les résultats sont excellents,
parce que la vie est devenue trop chère. Et Dominique nous
fait une analyse analogue des mauvais résultats en Val-de-Marne.
Outre la séparation mégrétiste qui a laissé
des traces, cette région qui est constituée de véritables
" bastions ", qu'ils soient communistes ou de droite, a
vu l'électorat frontiste migrer vers les départements
limitrophes, tel que la Seine-et-Marne. Ainsi, la candidate nous prouve
que le FN ne recul pas en Ile-de-France, mais que son électorat
a déménagé !
Alors que jusqu'à présent nous avons rencontré
au sein du parti un " politiquement correct " qui demandait
à être respecté pour ses idées, certains
militants que nous avons rencontré à ce dîner,
exprimaient haut et fort des propos xénophobes, misogynes et
haineux. Un tel relâchement dans le discours est rare et le
fait que ces personnes soient à la table " presse "
ne faisait sûrement pas partie de la stratégie de communication
du parti.
DIMANCHE
21 MARS : FIN DU PREMIER TOUR - CLIQUEZ ICI POUR LES ANALYSES
Mardi
16 mars - Meeting de Jean-Marie Le Pen
C'est
en nous faisant traiter de nazillons que nous nous rendons au meeting
de Jean-Marie Le Pen. Les anarchistes de la CNT ont organisé
une contre-manifestation et nous insultent avant de nous encercler
et de nous imposer d'effacer certaines des photos que nous avons prises.
Pas de doute, ces pseudo pourfendeurs du fascisme et du mépris
des libertés ont bien compris comment appliquer les méthodes
supposées de leurs soi-disant ennemis
que nous nous apprêtons
justement à écouter.
" Ca va la France ? ".
Le ton est donné. Martial Bild chauffe la salle. Sur fond de
musiques traditionnelles, quelques 2000 personnes prennent place.
Jeunes ou retraités, en couple ou entre amis, le public est
hétérogène, issu de tous les milieux sociaux.
Unis par un même amour, celui de Jean-Marie Le Pen.
En
attendant leur idole, le public est invité à applaudir
les quatre premiers de chaque liste départementale. Dominique
rejoint donc l'estrade avec ses colistiers, sous les hourras tricolores
de la salle qui agite les petits drapeaux français distribués
pour l'occasion. Soudain la musique se fait plus forte. Le chef fait
une entrée triomphale.
Officiellement, Jean-Marie Le Pen est venu soutenir sa fille mais
c'est bien lui la star de la soirée. Certes, Marine Le Pen
ouvre le bal par un discours présentant rapidement son programme
avant d'appeler ces abstentionnistes " qu'elle comprend sans
partager leur point de vue " à ne pas se laisser dicter
leur choix. " L'abstention, c'est la soumission et un peuple
qui se soumet, c'est un peuple qui est en train de mourir ".
Ici, pas de discours de culpabilisation, jute un appel au sursaut.
Mais son discours n'est qu'une introduction à celui de son
père, radicalement différent. Pour Jean-Marie Le Pen,
pas de notes, et un micro-cravate qui lui permet de se déplacer
à sa guise sur scène. Pendant une heure et demie, le
président du Front National égrène les thèmes
qui ont fait son succès, de l'insécurité à
l'immigration en passant par la corruption et le mensonge des politiques.
Le Pen se vante d'être le premier parti des " pauvres et
des désespérés ", mais quel projet, quel
avenir propose-t-il à ces personnes ? Son discours n'évoque
qu'un monde de peur et de chaos, en utilisant notamment l'actualité
récente (les attentats de Madrid) et les menaces de troisième
guerre mondiale.
Malgré tout, la salle est plus que conquise, elle est littéralement
happée par le tribun. Il ne se passe pas cinq minutes sans
qu'une diatribe de Le Pen ne soit saluée de hourras et d'applaudissements
nourris. La salle n'écoute pas son chef, elle vibre avec lui.
Et force est de constater que peu de partis parviennent à un
tel résultat en France.
Jeudi
11 mars : Conférence de presse sur le volet culturel du programme
Nous
sommes dans un salon au premier étage d'un grand hotel parisien
près du Palais Royal. La proximité symbolique du Louvre
n'est pas un hasard : de nombreux journalistes sont venus écouter
la présentation par Marine Le Pen du volet culture du programme
du Front National pour la Région Ile-de-France.
Plusieurs grands organes de presse et audiovisuels ont envoyé
des représentants : France 2, Arte, Le Monde, Le Nouvel
Observateur, La Croix... et même deux journaux allemands!
La présentation du programme est axée sur trois thématiques
principales que sont la préférence régionale,
la prise en compte des choix du public et l'intégration de
critères de rentabilité au sein des mécanismes
de subvention. Celle-ci donne lieu à des échanges très
vifs entre la tête de liste et les journalistes. Elle est assistée
par deux membres de la commission cuture du parti (dont Martial Bild,
tête de liste pour Paris et administrateur du Fonds Régional
d'Art Contemporain).
Les question fusent et cherchent à mettre les candidats en
difficulté: Quid de la création d'un musée de
l'immigration ? Quid de la création du musée du Quai
Branly ? Le problème des intermittents ? Que seraient devenus
les chefs d'oeuvre italiens (cf la Joconde) si la préférence
régionale avait été appliquée à
la Renaissance ? La contradiction apparente entre la gestion municipale
(FN) d'Orange et le programme régional du parti ? L'avenir
de la création contemporaine ? La gouvernance internationale
des projets ? Marine Le Pen tente de se positionner clairement et
se présente en conciliatrice : le FN n'est pas contre la culture
; son programme cherche à limiter certains abus du passé
; il vise à rééquilibrer l'action politique,
la volonté des élites et les préférences
du public ; les idées du parti ont progressé ces dernières
années en liaison avec l'évolution des problématiques.
Par la suite, la candidate présente deux exemples concrets
permettant d'illustrer et justifier les choix présentés
dans son programme. Et de finir, en réponse à la demande
d'un journaliste de réciter quelques vers de son poète
préféré, par la citation de la première
strophe de la "Vie antérieure" de Baudelaire
son favori après Victor Hugo.
Mardi
2 mars - Dominique accompagne Marine Le Pen au Salon de l'Agriculture
Ah,
le salon de l'Agriculture : sa ferme géante, ses savoureux
produits du terroir, et son ballet de candidats en période
électorale
Après Jean-Marie Le Pen le jour précédent, Dominique
accompagne aujourd'hui la fille de ce dernier, dans le cadre plus
restreint des élections régionales en Ile-de-France.
C'est une délégation d'environ 30 personnes qui attend
impatiemment la tête de liste pour la région. L'endroit
et le moment de la visite de Marine Le Pen sont évidemment
bien choisis : il s'agit du hall consacré aux régions
françaises - dont l'Ile de France - et ceci juste avant l'inauguration
du stand de ladite région par le président sortant Jean-Paul
Huchon.
Comme à son habitude, Marine Le Pen salue ses militants et
candidats, avant de s'engouffrer avec sa petite délégation
dans les traverses du hall 7. Un petit verre par ci, une petite bouchée
de pain par là, la présentation de deux ouvriers de
France primés
le tout sous l'il des journalistes
venus suivre l'événement. L'objectif de ce déplacement
est en effet essentiellement médiatique : il s'agit de montrer
l'intérêt de la candidate pour les régions françaises,
en particulier l'Ile-de-France. Dominique, de son coté, suit
sa chef de file consciencieusement, alternant proximité et
prise de distance. Il explique : " il faut qu'il y ait une certaine
mobilité autour de Marine ; je m'approche, puis je m'éloigne,
chacun doit pouvoir être à coté d'elle ".
Soudain, la foule se fait plus dense, il n'est plus possible d'avancer,
les journalistes semblent plus nombreux : les 2 délégations
de Jean-Paul Huchon et Marine Le Pen ont failli se croiser. Marine
restera-t-elle pour l'inauguration du stand Ile de France par le président
sortant ? Non, elle décide finalement de s'en aller avant.
Dominique, lui, restera à déguster des produits sur
" son stand ", celui de l'Ile de France, avec quelques sympathisants
qui pointent du doigt l'absence du candidat de l'UMP en cette matinée
d'inauguration.
Vendredi 27 février
- 4 h du matin : tractage surprise à l'usine Renault de Flins
"
Je vous attends devant le Paquebot, vendredi, à 4 heures du
matin, en voiture. Il faudra aller vite " ; Le Rendez-vous donné
par Dominique Joly correspondait à un horaire peu commun et
avait des allures mystérieuses. Aucune précision sur
l'objet de la rencontre, sans doute pour éviter tout risque
de " fuite " autour d'un événement qui devait
rester secret.
Au milieu de la nuit, nous avons donc suivi quatre voitures filant
sur l'Autoroute A13, direction Rouen. Traversée de Versailles,
de la forêt de Marly
Sortie Flins-sur-Seine. La caravane
s'est arrêtée sur le parking à l'entrée
de l'usine Renault. Marine Le Pen, anorak rose vif, chaussures de
marche et gants polaires a immédiatement pris les commandes
de l'opération : répartition des programmes -imprimés
sur papier glacé- des régionales Ile-de-France à
la dizaine de militants venus tracter. C'est le lancement de la troisième
phase de communication de la campagne, autour du slogan "Notre
région a besoin de courage !". Dominique Joly, qui avait
planifié l'opération, donne les instructions : il s'agit
de tracter auprès des cinq cents voitures qui vont défiler
entre 5h et 5h20. C'est la relève quotidienne des travailleurs
des " 3 x 8". Tracter calmement, mais sans provoquer d'embouteillages,
" il faut qu'ils pointent à cinq heures vingt, aucun retard
ne leur sera pardonné par la pointeuse automatique ".
(Petit couplet sur le caractère mécanique de la gestion
du personnel).
L'objectif de ce tractage-surprise est pour le FN de réaffirmer
qu'il est " le premier parti ouvrier de France ". Marine
Le Pen distribuera elle-même aux ouvriers les brochures de son
programme des régionales. Dominique insiste sur le fait que
l'usine Renault est chargée de symbolique : c'est sur l'île
Seguin que les droits sociaux ont été acquis, et c'est
cette île, " leur île ", qui est aujourd'hui
rachetée par " un multimillionnaire, qui plus est grand
ami de Chirac ".
Pendant une demi-heure, Marine Le Pen, souriante et enthousiaste malgré
l'heure matinale et le froid glacial, a tracté, encouragé
ses troupes, discuté chaleureusement avec les ouvriers. Certains
l'accueillent avec joie, la remerciant d'être à leurs
cotés, mais d'autres rejettent les tracts avec fureur. L'un
deux leur crie " fascistes ! ". C'est un militant d'origine
maghrébine, portant un k-way à l'effigie de la campagne,
" Marine 2004 ", qui lui répond : " oh
! Méchant
! Tu ne devrais pas dire ça, mon frère
! ". On compte en effet parmi les personnes venues tracter cette
nuit là deux militants d'origine immigrée.
A 5h30, les dernières voitures disparues dans l'enceinte de
l'usine, les militants retournent vers les voitures. Et Marine, toujours
chaleureuse, lance à la cantonade " il y a du café
chaud qui vous attend au Paquebot !".
Lundi 16 février
: enregistrement de la liste à la préfecture de Paris
Huit
heures trente, devant la préfecture de police ce lundi matin.
"Nous avons été les premiers à débuter
la campagne, nous serons les premiers à inscrire notre liste":
ainsi Marine Le Pen inaugure-t-elle la procédure d'enregistrement
officielle des listes électorales pour les régionales.
C'est un attroupement inhabituel qui se trouve ce matin au 50, avenue
Daumesnil. Il semble que le Front National ait mobilisé en
masse candidats, militants, journalistes et service d'ordre musclé
pour la procédure d'enregistrement officielle. A côté,
les autres partis se font très discrets. "Y a-t-il d'autres
candidats à l'enregistrement ?" clame l'huissier. Un représentant
LO et un représentant PS lèvent timidement la main.
Les nombreux journalistes n'ont d'yeux que pour Marine Le Pen et son
entourage. Les échanges sont tendus, notamment au sujet d'une
prétendue agression à caractère raciste du maire
du XXème arrondissement de Paris par des militants FN. Les
responsables du parti démentent catégoriquement et dénoncent
une manipulation de la part de la gauche. Info ou intox ???
On se demande si derrière cette mobilisation du FN, il n'y
aurait pas une stratégie sous-jacente de légitimisation
de l'enregistrement de la liste par anticipation : "les administrations
sont très exigentes quant à la précision du remplissage
des formulaires" m'explique Dominique, "Certains dossiers
d'inscription peuvent être rejetés pour l'oubli d'un
accent, c'est pourquoi nous devons vérifier les dossiers plusieurs
fois". Les difficultés de Jean Marie Le Pen en PACA sont
dans tous les esprits. Pour pallier à cela, le FN dispose d'un
expert du code électoral, supposé déjouer toutes
les embûches.
A noter l'absence de représentants de l'UMP, de l'UDF et du
PC, ce qui paraît surprenant car seuls les premiers arrivants
pourront participer au tirage au sort pour savoir quel parti tiendra
la première place sur les panneaux d'affichage officiels. Une
fois encore, il semble que le FN fasse en sorte d'être le parti
le plus visible sur la scène médiatique. La procédure
d'inscription au tirage remplie, les candidats disparaissent dans
l'enceinte de la préfecture dont sont exclus tous les journalistes.
On n'en saura pas plus quant à la suite de la procédure
administrative et aux nouvelles épreuves susceptibles d'attendre
nos candidats...
Mardi 10 février
: conférence de presse / présentation du programme
Un
après-midi comme tant d'autres pour tout responsable politique
: on ne déroge pas à la traditionnelle conférence
de presse. Aujourd'hui, c'est Marine Le Pen qui s'y colle. Elle a
convié les journalistes dans son local de campagne, à
St Cloud, afin de présenter son programme pour l'Ile-de-France.
" Un vrai programme, copié par les autres partis comme
l'UMP " annonce d'emblée Dominique Joly.
La
salle est remplie, certes, mais pas que de journalistes : de nombreux
cadres du Front National sont également présents, de
même que les candidats aux régionales. L'ambiance d'abord
protocolaire s'échauffe quelque peu au moment des questions
des journalistes, qui tentent d'obtenir plus de précisions
sur certains points du programme, comme la préférence
nationale, la suppression des subventions pour certaines associations
culturelles ou l'absence de référence aux chômeurs
en fin de droit. Une certaine agressivité s'empare des journalistes
comme de la candidate, chacun est sur le qui-vive. A noter que Marine
le Pen vante un programme chiffré et dénonce l'apathie
des journalistes à ce sujet, mais lesdits chiffres n'ont été
distribués qu'à la sortie, difficile donc de les commenter
sans les avoir sous les yeux !
Objectif
de cette conférence?
Etre repris par les principaux médias, et obtenir une audience
non négligeable auprès du public. Le Front National
veut montrer qu'il dispose d'un véritable programme et d'une
véritable ambition pour l'Ile-de-France.
Les journalistes sont à l'affût d'une phrase choc de
Marine Le Pen et se moquent des candidats présents. Dominique
est donc là pour soutenir Marine Le Pen, mais il n'intervient
pas et demeure en retrait. L'ambiance restera protocollaire, chaque
participant (candidats, équipe de campagne, journalistes) faisant
son travail. Ce soir, on retrouvera les mêmes propos sur toutes
les chaînes, relayés le lendemain par les quotidiens.
Rien de neuf sous le soleil médiatique
.
2 Février 2004 - Matinée électorale sur
les marchés
Une
matinée dominicale de campagne commence toujours par un marché
Dominique Joly ne déroge pas à la règle et Thiais,
petite ville du Val de Marne, constitue la première étape
du jour, avant le marché de Maisons-Alfort et une visite à
un bistrotier sympathisant du Kremlin Bicetre.
Le premier réflexe de Dominique est de nous commenter le fait
politique de la veille : non pas le jugement rendu contre Alain Juppé
mais le déplacement du Ministre de l'Intérieur aux Halles
à Paris, chassé du lieu "par des jeunes délinquants,
comme lorsque Jacques Chirac s'était fait cracher dessus en
banlieue il y a 2 ans ".
Son action ce matin : distribuer des tracts aux passants avec deux
collègues -une élue de la commune voisine et un militant.
Force est de constater que l'ambiance est nettement moins tendue qu'il
y a 10 jours sur le marché de Créteil : la petite place
n'a semble-t-il attiré que des gens prêts à empocher
sans sourciller les tracts du FN. Même, quelques uns s'arrêtent
et discutent avec les " représentants de Marine "
: ils se plaignent de l'insécurité ambiante, de la dégradation
des villes de banlieue et de l'accroissement des comportements violents.
Des militants et candidats socialistes, tracts d'annonce de leur prochaine
réunion à la main, sont venus se placer en face de Dominique
Joly. Il faut dire qu'un arrêté préfectoral interdit
la distribution des tracts politiques dans l'enceinte même des
marchés durant les élections : du coup, les différents
partis se retrouvent tous à coté les uns des autres,
aux entrées et sorties du lieu. C'est l'entente cordiale entre
les deux groupes ; les saluts sont de rigueur et notre candidat explique
qu'il n'a généralement aucun problème sur les
marchés avec les autres partis politiques : " nous faisons
partie du paysage maintenant ! ".
Si la distribution de tracts se passe sans aucun incident à
Thiais, il n'en est pas de même à Maisons-Alfort. Nous
assistons à un " échange de paroles " entre
un passant qui vient de recevoir un tract et Alexandra, candidate
FN. Après avoir noté qu'il s'agissait d'un prospectus
du FN, l'homme le jette à la figure de la candidate en s'exclamant
: " vous me répugnez ! Dire qu'en plus vous etes des gens
normaux ! Allez-vous en d'ici ! ". Alexandra " fait front
".
Notre
matinée de campagne avec Dominique Joly se termine par la visite
d'un bistrotier sympathisant du Kremlin Bicetre, lieu du dernier collage
d'affiches du FN. Il s'agit de parler propagation efficace des idées
du Front. Le bistrotier pourra l'accueillir dans son café et
donner un lieu d'audience aux idées du parti, apport capital
quand on sait que le FN a du mal à trouver des lieux d'accueil
pour ses réunions. Dominique Joly conclut ainsi, satisfait
de son déplacement : " on est bien ici, non ? "
Vendredi 23 janvier : Opération de collage d'affiches au Kremlin
Bicêtre
5
heures du matin, Avenue du Général Leclerc au Kremlin
Bicêtre. Dominique Joly est debout sur une camionnette, balai
brosse en main, affairé à couvrir un pan de mur d'affiches
officielles de la campagne de Marine Le Pen. " Nous sommes ici
au cur d'un bastion communiste, vous voyez que l'on ose même
aller les défier sur leur fief. Cela prouve qu'on est partout
chez soi. Ils ne vont pas en revenir ! " En tout et pour tout
ce sont environ 100 mètres de palissades couvertes d'affiches
du Front National que les automobilistes pourront découvrir
au cours du laborieux cheminement matinal vers leur lieu de travail.
Une quinzaine de militants du FNJ (Front National Jeune) de Paris,
dont une jeune fille, se sont mobilisés pour assister Dominique
et son équipe du Val de Marne. Une poignée d'hommes
a également été recrutée pour assurer
la garde. Le groupe aura la surprise de la visite de Marine Le Pen
en personne, accompagnée de Bruno Bilde, son directeur de campagne,
son chauffeur, ainsi qu'un journaliste faisant un reportage sur sa
campagne pour le compte d'Envoyé Spécial, sans oublier
le café chaud et les croissants. Celle-ci salue et encourage
chaleureusement les militants, discute brièvement de l'avancée
de la campagne puis repart subitement afin de pouvoir accompagner
à temps ses enfants à l'école.
Cette action a pour vocation d'être une opération choc
permettant d'assurer la visibilité du Front National sur tous
les terrains. Force est de reconnaître que l'emplacement, la
surface d'affichage et la taille des affiches ne pourront manquer
d'attirer l'attention d'automobilistes très nombreux sur ce
lieu de passage qui relie la banlieue sud-est au cur de Paris
via la Porte d'Italie. Le FN veut ici démontrer une omniprésence
et une force de mobilisation. Il ne reste plus qu'à évaluer
combien de temps une telle démonstration va pouvoir rester
intacte.
Nous voici de retour deux jours plus tard. Comme on pouvait s'y attendre,
tous les pans de murs se trouvent recouverts d'affiches multicolores.
Certaines sont à vocation publicitaire (Holiday on Ice, Cirque
d'hiver, concert des têtes raides), d'autres à vocation
très politiques (multiples affiches de promotion du journal
l'Humanité, dont la plus frappante figure un Jean Marine Le
Pen prisonnier d'une camisole de force. Bel exemple de guérilla
communicationnelle urbaine !
Mardi 20 janvier 2004 - La caravane électorale
Depuis
la première caravane électorale menée par Jean
Marie Le Pen lors de la campagne des élections présidentielles
de 1988, ce type de manifestation est devenu " une tradition
au Front National ". C'est un événement fort qui
a pour objet la " mobilisation des militants à grande
échelle et la démonstration de la présence du
parti sur le terrain " ce qui lui donne une visibilité
auprès des électeurs. " Lorsque la caravane se
trouve prise dans les embouteillages sur le boulevard périphérique,
notre action est visible par au moins 200 000 automobilistes "
nous explique Dominique Joly.
A
9h00 du matin, sur l'Esplanade du Souvenir Français en face
des Invalides dans le 7ème arrondissement, les têtes
de listes de candidatures départementales avaient réuni
une cinquantaine de militants sous une bruine glaciale. Une dizaine
de journalistes attendaient également l'intervention de Marine
Le Pen qui s'est déplacée pour saluer les militants
et donner le signal du départ de la caravane.
Une
dizaine de camionnettes ont été louées pour l'occasion
et " habillées " uniformément par des affiches
présentant la seconde thématique de campagne du Front
National en Ile de France sur le thème de l'insécurité
sociale. Après la distribution de tracts et de K-WAY aux insignes
de Marine2004 aux militants, de bibelots de type stylos ou briquets
aux sympathisants, d'agendas de campagne aux journalistes, et une
fois le signal du départ donné par Marine Le Pen, les
camionnettes se sont dispersées vers leurs départements
respectifs. Huit camionnettes avaient été mobilisées
pour le département des Yvelines, une seule pour le Val de
Marne.
Nous
étions cette fois deux membres du projet, motorisés,
pour suivre cette deuxième étape de la campagne régionale
du Front National. Nous avons pu photographier à notre guise
les préparatifs de la matinée puis nous avons suivi
la camionnette du Val de Marne en direction de Créteil. Ce
déplacement avait pour but la distribution de tracts dans un
marché d'une des cités HLM de la commune de Créteil.
Toutefois, l'atmosphère locale n'étant pas très
favorable aux militants, ceux-ci ont préféré
se rabattre vers une zone commerçante plus proche du centre
ville, où ils ont été accueillis avec plus d'enthousiasme
par les commerçants ainsi que dans les cafés.
Samedi 17 janvier 2004 - Galette électorale du Val de
Marne
Pour
Dominique Joly, la galette électorale constitue " le lancement
officiel de la campagne des régionales ". Notre candidat,
responsable de la section départementale du Val de Marne, a
lui-même choisi l'endroit : un restaurant à la périphérie
du centre commercial régional Bel Epine, tout près de
l'autoroute A86, ceci dans une logique de proximité de l'action
politique avec le " citoyen/électeur/consommateur".
Une vision de la politique où c'est l'action qui doit s'adapter
au mode de fonctionnement des individus et non l'inverse.
"
Après les 500 personnes présentes lors de la galette
de la section de Paris, 150 personnes sont attendues pour le Val de
Marne, signe de la réussite de la campagne menée jusqu'à
présent depuis octobre sur le terrain " assure Dominique.
Cet afflux " prouve la diversité militante au sein du
Front, de l'ouvrier au chef d'entreprise " renchérit-il.
" Comme vous pouvez le constater, et contrairement à ce
que prétendent les medias, ce sont des gens comme les autres
" ajoute une organisatrice. Parmi ces 150 personnes se trouvent
des militants et des sympathisants venus marquer leur adhésion
au Front National mais également des candidats inscrits sur
la liste départementale ainsi que des cadres du parti venus
prendre le pouls de l'électorat. La diversité des personnes
présentes semble réelle, avec toutefois le sentiment
d'une sur représentation de gens d'un certain âge.
Dans
une ambiance décontractée, sur fond de récital
de chansons françaises, la galette électorale a pour
objectif la présentation officielle de responsables politiques
auprès des militants, la mobilisation de ceux-ci pour le collage
d'affiche , la surveillance des bureaux de vote et la constitution
effective de la liste départementale de candidature. Les principaux
événements de l'après-midi sont la distribution
de supports de communication et de propagande (journaux tels que Minute,
National hebdo ou Français d'abord ; affiches
et tracts à distribuer à l'entourage), l'explication
par Dominique du fonctionnement du scrutin, le discours mobilisateur
de Marine Le Pen et l'organisation d'une tombola.
La
galette constitue notre première expérience de suivi
d'un évènement sur le terrain. Du fait de l'afflux des
militants attendus, un seul d'entre nous a pu s'y rendre. La galette
a une vocation de communication événementielle interne
au parti pour mobiliser les militants. Pas de journalistes à
l'exception d'un photographe du Figaro.
Interviews
Entretiens
avec Dominique Joly
1er
acte - L'engagement en politique répond à une révélation
Dominique
Joly a 32 ans. Il vient d'être élu conseiller régional
sous la bannière Front National dont il dirige la section départementale
du Val de Marne (94)
" Je
suis un charnel, un sensitif, épris de liberté et
d'indépendance d'esprit "
Mon
père, d'abord ouvrier puis chef d'une entreprise de couverture
plomberie, et ma mère, femme au foyer, ont toujours été
ancrés à droite. Mais c'est parce que la politique a
toujours été en moi que je me suis engagé, c'est
une passion qui s'est développée très tôt
en moi. La principale motivation de l'engagement d'un jeune en politique
c'est l'humain, c'est la volonté de tout donner sans but personnel,
dans un élan d'idéalisme et de conviction exacerbés.
Je mets ma passion au service de la France. Ce n'est pas un métier,
la politique ne doit pas avoir de fonction " alimentaire ".
Je veux devenir avocat, pour faire partie de la société
civile ; cela permettra de me déghettoïciser, contrairement
à de nombreux jeunes en politique, et de rester au plus près
de la vie quotidienne des gens. D'ailleurs, depuis la fin des élections,
j'ai abandonné ma voiture de location pour le train de banlieue.
Voyez Le Pen : il a été successivement mineur, marin-pêcheur
puis chef d'entreprise
J'adore le statut d'étudiant, et je souhaite y rester. La Faculté
est un lieu d'échange où règne une véritable
liberté de ton. J'ai fait 4 terminales et 6 années de
DEUG à cause de mon investissement intensif dans le militantisme
: le jour des partiels, je préférais consulter ma dernière
interview donnée au Figaro étudiant
! Aujourd'hui
je suis toujours étudiant à l'Université mythique
d'Assas où je termine un DEA avant de commencer une thèse
sur le thème de la décentralisation.
" Mon
déclic en politique fut le discours de Jean-Marie Le Pen
en 1989 au Bourget : un chef d'uvre humain. ça a été
une révélation "
Je
n'ai jamais vu personne d'autre que Jean-Marie Le Pen revendiquer
avec autant d'ardeur l'indépendance nationale conjuguée
avec l'indépendance d'esprit, surtout par rapport au système.
On ne peut pas rester indifférent au charme tribunitien de
cet être exceptionnel. Je pense notamment à son intervention
en 1984 sur le plateau de l'Heure de vérité pour d'obtenir
une minute de silence pour tous les morts du communisme.
Deux évènements ont façonnée ma vision
politique du monde : Tout d'abord, les quatre ans de captivité
en Allemagne de mon père m'ont permis de comprendre la dimension
humaine qu'apporte la souffrance. Ça m'a aidé à
comprendre ce qui peut diviser une société. J'ai un
profond respect pour la stabilité des anciens que j'aime illustrer
par des portions de l'histoire de Jean-Marie Le Pen : les sabots de
son enfance
ses anciens métiers de mineur et de marin-pêcheur
qui font de lui un homme du terroir.
L'autre épisode qui m'a marqué a eu lieu quand j'avais
18 ans. J'étais ouvrier chargé des cloisons dans une
tour de la Défense. Une pause prière demandée
par les peintres musulmans du chantier m'a donné l'occasion
de contempler à la fenêtre l'invasion des tours par un
flux uniforme d'une masse de bureaucrates. Cette vision m'a fait prendre
conscience de la réalité du monde du travail : c'est
une machine à rentabilité, de productivisme effréné
où tu es pressuré de partout : obligation de rentrer
dans le rang, harcèlement sexuel
Le travail doit rendre
libre, c'est là une nécessité absolue. Or le
système se sert à outrance de ce sentiment de liberté
par le travail, mais pour quelle fin ?
L'intérêt de l'engagement au Front, c'est que ça
te blinde. Quand tu as vécu le militantisme au Front, t'es
blindé ! Blindé contre ton chef de service, contre la
violence. T'es seul contre tous mais proche du peuple. Etre au Front
te permet de réaliser une sélection de tes véritables
amis, ceux qui sont intelligents et ceux qui le sont moins. Un autre
avantage du parti est qu'il fonctionne au mérite : T'es jeune,
t'as bossé, t'es élu, cela n'est possible qu'au FN.
Ailleurs, c'est les amis et les compromis. C'est comme ça que
j'ai gravi les échelons du parti durant ces quinze années
d'engagement, d'abord en tant que simple militant, puis sur le terrain
à Vitrolles, puis à Nantes, enfin en tant que responsable
de section, cantonale puis départementale. J'avais déjà
été confronté aux électeurs en étant
candidat aux législatives en 1997 et l'année d'après
pour les cantonales.
" Ma
motivation première, défendre la France pour qu'elle
reste ce qu'elle est : une nation indépendante de tous les
lobbies et de toute forme d'impérialisme."
Je
définirais la Nation comme une unité protectrice de
l'individu. Quand tu sais que tu es issu d'une vieille civilisation
deux fois millénaire ancrée dans le terroir, tu sais
qui tu es. Tu as une identité qui peut par exemple t'aider
à mieux résister à la publicité
.
Comment résister à ces publicités pour H&M
si tu ne sais pas qui tu es ! Je suis favorable à l'idée
révolutionnaire d'une journée mondiale sans consommation
: ce serait le chaos, des milliards de dollars de perdus !
Il faut inculquer le sentiment d'appartenance à la Nation.
Par le serment sous le drapeau, par exemple. Devenir français,
cela se mérite. Les binationaux devront faire le choix d'une
nationalité. L'Etat et l'école auront un rôle
essentiel face à une jeunesse sans repère et déstructurée
par une Education Nationale marxiste. Au sein du parti du Front National,
les représentants élus de la nation sont là pour
canaliser les forces brutes de la base. C'est propre à tous
les partis politiques. La base de tous les partis est une caricature
: regardez les militants PC.
Pour supprimer l'immigration illégale, il faut supprimer les
pompes à immigration que sont la CMU et les autres prestations
sociales et appliquer le principe de la préférence nationale.
Comme Jean Claude Martinez, mon directeur de thèse, je crois
que le fondement de la liberté pour un peuple est d'avoir son
territoire propre, sa langue. Et puis une fois que l'on a un socle
culturel national, on jouit de la liberté de pouvoir s'ouvrir
à d'autres cultures. Pour permettre aux peuples de se sédentariser,
il faut permettre une co-gestion des biens communs de l'humanité
par les multinationales, les nations et les ONG et créer un
service public mondial afin que chaque nation puisse recevoir le minimum
vital, et que chaque peuple puisse devenir libre et indépendant.
Je
suis un optimiste invétéré. Je crois à
terme en le réveil des peuples et des nations. Nous sommes
dans une période de transition, le magma alter mondialiste
traduit la recherche d'une nouvelle société
Quant à mon avenir à moi, j'espère d'ici dix
ans être marié et avoir des enfants car la famille est
pour moi une priorité. Outre qu'elle est également un
fondement majeur de la nation
2ème acte - Bilan et perspectives de la campagne des
régionales
Le Front National en campagne
Le financement : un engagement personnel de chaque candidat
Le
budget remboursable s'élève à environ 1,4 millions
d'€, ce qui implique un droit de dépenser 2,7 millions
d'€. Chaque tête de section départementale doit
avancer 30 500 € au parti pour pouvoir faire partie de la liste
de candidature. Les candidats disposent ensuite de 600 € mensuels
pour assurer leur logistique de campagne. Le budget de la communication
(tracts et affiches) est pris en charge par le siège du parti.
Un travail de terrain
C'est
le FN qui le premier a ouvert la campagne des régionales. Comme
le parti ne dispose pas du relais des media, nous devons effectuer
un " labourage de terrain " qui fait notre force. Cela se
traduit d'une part par une confrontation avec la réalité
quotidienne : les militants FN sont les seuls à ne pas avoir
déserté les cages d'escalier (Action différente
des militants de LO / LCR qui sont plutôt visibles lors des
manifestations).
Ca se traduit aussi par le bouche à oreille : chaque sympathisant
du FN doit se considérer comme étant en mission vis
à vis de son entourage. Contrairement à des partis comme
le PS où les militants sont en réalité des "
conglomérats d'intérêts ", les militants
du FN n'ont rien à gagner, leur combat est désintéressé
lorsqu'ils font du colportage auprès de leur entourage. Seuls
restent les plus motivés, les plus fidèles
Le processus décisionnel
La
prise de décision au FN a un caractère extraordinairement
démocratique : les actions de campagne et les orientations
politiques sont prises de manière démocratique lors
de réunions des huit têtes de liste départementales
au siège de campagne, le mardi matin .
Une stratégie de communication en trois étapes
1.
Positionnement de la candidate : " Une femme à vos côtés
" ce qui permet de montrer avec visibilité le respect
du principe de parité qui est prôné par la loi
mais que peu de partis appliquent effectivement. " Marine est
une femme comme les autres en tant que mère de famille mettant
ses enfants à la crèche, utilisatrice des transports
en commun, divorcée
"
2. Embrayage sur les thématiques politiques de " l'insécurité
sociale ", " stopper le déclin "
3. Clôture sur " La région a besoin de courage "
qui stigmatise la nécessité de transformer le système
mis en place par " l'UMPS " tant dénigré par
le FN.
Les
campagnes menées par les autres partis ont été
" nulles " et peuvent se résumer à la multiplication
de visites d'associations tenues par des amis politiques
!
Une interprétation
personnelle des résultats électoraux
Le
FN a globalement mené une excellente campagne. Les résultats
nationaux sont bons et démontrent une résistance à
l'appel au vote utile. Pour ce qui est de l'Ile de France, les résultats
sont moins bons, d'autant plus qu'il y a eu une perte de deux points
entre les deux tours. C'est dû tout d'abord au vote Santini,
ensuite, à la sociologie électorale : l'électorat
a tendance à quitter cette région horrible qu'est l'Ile-de-France.
Enfin, les effets du clientélisme ont fait que beaucoup d'électeurs
qui n'auraient pas voté pour Copé ou Huchon auraient
perdu leur logement. Sans oublier que de nombreux franciliens ne savaient
pas que Marine Le Pen était au deuxième tour pour cause
de non réception de profession de foi...
Le
score de Marine Le Pen montre toutefois le courage dont elle fait
preuve. C'est aux jeunes d'aller dans les endroits les plus difficiles,
car leur combat est désintéressé. On ne se bat
pas pour des places mais pour des idées. La force que nous
avons, nous la mettons au service de la cause nationale.
Il
n'y a pas eu d' " effet Sarkozy " : le FN maintient son
électorat et la droite perd du terrain . Il s'agit simplement
d'une intoxication médiatique et d'un détournement de
statistiques. Sarkozy est le grand perdant des élections régionales,
mais il a hérité du Conseil Général des
Hauts de Seine, une entité autrement plus riche que la région
du fait de la multitude de sièges sociaux qui y sont implantés.
L'avenir
du Front National et de Dominique d'ici à 2007 : La situation
va empirer et le discours de Le Pen va finir par arriver en totale
adéquation avec les aspirations du peuple de France
Je
ne m'intéresse pas à la succession de Jean-Marie Le
Pen à la tête du Parti ; il suffit d'observer ce qu'est
devenu le PS après l'ère Mitterrandienne. Pour moi,
la prochaine échéance doit être son élection
à la présidence de la République en 2007. Il
y aura un score de plus de 20% lors de la prochaine élection
présidentielle : nous avons retrouvé notre socle du
21 avril durant ces élections, et le chaudron à venir
durant les trois prochaines années va nous mettre sur une courbe
ascendante. La situation va empirer et le discours de Le Pen va finir
par arriver en totale adéquation avec les aspirations du peuple
de France. A terme, la gauche et la droite rejoindront les positions
du FN, qui est le seul à présenter des solutions pour
changer les choses.
Le système est à bout de souffle, au bord de la faillite.
La droite chiraquienne va continuer de baisser les impôts tandis
que la gauche va les augmenter dans les régions ce qui va provoquer
une situation de faillite et une croissance de la précarité
comme en Argentine. Jean Marie Le Pen et le FN sont les seuls à
rétablir l'ordre, car le seul moyen de réduire le communautarisme
est l'appartenance nationale : Quand Jean Marie Le Pen arrive au second
tour de l'élection présidentielle, les synagogues ne
brûlent plus.
Le FN serait prêt à s'entendre avec la droite ou la gauche
à condition que ceux-ci acceptent les principaux points de
notre programme (baisse des impôts et préférence
nationale). Ce qui est loin d'être le cas : les conseils régionaux
UMPS ont mis en place un système de clientélisme exacerbé.
Seul le FN représente une opposition crédible : c'est
grâce aux conseillers régionaux FN que l'affaire des
marchés truqués d'Ile de France est parvenue au grand
jour. Ainsi, la gauche ne peut pas changer de politique : ils ne peuvent
rien faire pour les miséreux car ils sont tous bobos. Ils sont
toujours pro-maastricht, toujours pro-immigration : or que fait un
immigré lorsqu'il arrive en France ? Il est obligé de
se loger et de prendre l'emploi d'un Français.
Il est possible de changer la donne : prenons l'exemple de l'automatisation
des services de ramassage des déchets à Paris : la revalorisation
des salaires a permis le retour de travailleurs français. C'est
le grand patronat qui est responsable de l'affluence d'immigrés
qui croient en l'eldorado : cela leur permet de ne pas revaloriser
les salaires.
Le FN possède dorénavant une véritable capacité
de gouverner et un véritable projet pour les régions.
Si les autres partis ne parviennent pas à évoluer et
à se remettre en cause " si tu écoutes un militant
communiste, tu comprends qu'il ne peut accepter la chute du mur de
Berlin ". Le Pen pour sa part, n'a rien à changer, car
il a toujours été fidèle à ses idées.
Quand le bateau tangue, on a besoin d'un capitaine pour tenir la barre.
Après
les résultats dans le Val-de-Marne, je ne sais pas si je serai
candidat aux élections européennes. Je ne sais pas ce
que je ferai dans plusieurs années, si je serai toujours en
politique ou pas. Cela dépend. Le plus important pour moi c'est
de fonder une famille.
A
plus court terme je vais me rendre dans l'après midi à
la piscine des Halles pour me détendre et me remettre de mes
émotions électorales, profitant encore de mon anonymat:
Car quand on sort de l'anonymat en politique, ça devient l'enfer
!