Agenda
du candidat
28
MARS : FIN DU DEUXIEME TOUR - VOIR LA PAGE ASSOCIEE
26 mars :
dernière sollicitation des électeurs
25
mars : Meeting d'entre deux tours de la gauche au Zénith de
Paris
21
MARS : FIN DU PREMIER TOUR - VOIR LA PAGE ASSOCIEE
18 mars :
dernier meeting avant le premier tour à Créteil
12
mars : Marathon de campagne en Seine-et-Marne
5
mars : Réunion publique du PS à Dammarie-les-lys près
de Melun
25 février
: Présentation du programme au château de Rentilly
18 février : réunion des candidats
à la Fédération
12
février : Réunion à huis clos
8 février
: Tractage au marché de Beauval
3 février : Présentation de la liste
des candidats aux régionales
2
février : Meeting au Cirque d'Hiver
28 janvier : Jean Paul Huchon en Seine et Marne
25 janvier : Rassemblement national des sections du
PS
24 janvier : Tractage au marché de Meaux

Le département de la Seine et Marne (77)
Jour après
jour
DIMANCHE
28 MARS : FIN DU DEUXIEME TOUR - CLIQUEZ ICI POUR LES ANALYSES
Vendredi
26 mars : dernière sollicitation des électeurs (marché
de la Ferté sous Jouarre puis Hôpital de Meaux)
L'entre-deux-tours
est la période où se livrent les confidences, où
se dévoilent les stratégies. Artur, Laetitia, Marie
Richard et leurs camarades effectuent leur dernière distribution
de tracts avant les élections. Ils nous font part de leurs
états d'âmes suite aux résultats du premier tour.
Artur et Laetitia pour leur part, ont relativement mal vécu
les fusions de liste. Proches de la mouvance de Dominique Strauss
Kahn, la promotion de la réussite personnelle est devenue pour
eux une valeur à part entière, et il leur est difficile
d'accepter que des candidats communistes au discours clairement anti-capitaliste
puissent être placés au sommet de la liste pour des questions
de logiques d'appareil. Laetitia avoue cependant que, la droite étant
structurellement majoritaire en Ile-de-France, seule une large union
est susceptible de mener une gauche plurielle à la victoire.
Quant à Marie Richard, les mauvais résultats de la gauche
au sein de la localité lui apparaissent comme un désaveu
de son engagement politique et de son action en tant que maire de
la commune. Elle a ainsi fait le choix d'interpeler directement les
électeurs locaux par le biais d'un message personnel qui leur
est distribué ce jour sous forme de tract. Elle y dénonce
les insuffisances de Copé en tant que responsable local, notamment
sa mauvaise gestion, et démontre les avantages pour la commune
de voter pour elle en tant que conseillère régionale
: accélération des dossiers, accroissement des flux
de subventions, défenses des intérêts locaux.
L'objectif est ici de donner une visibilité à son action,
et de mobiliser l'électorat par delà le clivage droite-gauche,
alors que la Ferté sous Jouarre est la seule commune de gauche
d'une inter-communalité de 17 communes...
Jeudi
25 mars : Meeting d'entre deux tours de la gauche au Zénith
de Paris
"
Tous ensemble, tous ensemble ! Tous ! Tous ! Tous ensemble, tous ensemble!
Tous ! Tous !". C'est le slogan qui résume le mieux la
soirée. Devant 4500 personnes gonflées à bloc,
les ténors de l'ex gauche plurielle se sont succédés
à la tribune avec le même mot à la bouche : l'union.
Ce soir, PS, Verts, radicaux, chevènementistes, communistes
et membres de la gauche alternative présentent un front commun,
contre la droite en général et le gouvernement en particulier,
soutenus dans leur lutte par des artistes comme Elie Seimoun ou Antoine
de Caunes.
Ils sont huit à prendre la parole. Delanoë, ovationné
par la salle, puis Jean-Paul Huchon qui se présente comme le
candidat de tous les Franciliens et non pas seulement des électeurs
de gauche, au contraire de la droite qui ne favorise que les mairies
et les départements UMP dans les régions où elle
gouverne. Lui succèdent ensuite Alain Lipietz et Daniel Cohn
Bendit pour les Verts, Sami Naïr pour le MRC, Claire Villiers
pour la gauche populaire, Jean-Michel Baylet pour les radicaux, Marie-George
Buffet pour les communistes, enfin François Hollande qui clôt
ainsi trois heures de discours (!). Hormis l'intervention imprévue
d'un militant d'extrême gauche, rapidement (et assez brutalement)
maîtrisée, rien ne vient troubler les orateurs du jour,
dont les discours sont traduits en langage des signes.
La stratégie de la gauche pour ce deuxième tour est
la même que pour le premier : appeler au vote sanction, en donnant
à ces élections un enjeu clairement national. "
Nous, nous sommes dans l'esprit de mai. Nous, nous avons été
capables de défendre la République. Nous ne regrettons
rien mais nous demandons des comptes ", résume François
Hollande. Pour la gauche, l'équation est simple : Jean-François
Copé est porte-parole du gouvernement, voter pour lui c'est
donc voter pour le gouvernement en place. Jamais la fonction actuelle
du candidat de l'UMP n'aura été autant martelée.
Les orateurs s'en prennent également à la " drague
ambiguë " par la droite (dixit Delanoë) des électeurs
du Front National, qu'il faut combattre avant tout pour ses idées.
L'union semble telle ce soir que les stars du PS, à commencer
par Fabius et Strauss Kahn, écoutent sans sourciller le discours
altermondialiste de Claire Villiers ou les attaques anti-européennes
à peine voilées de Marie-George Buffet. Reste à
savoir si cette belle union perdurera après les élections
DIMANCHE
21 MARS : FIN DU PREMIER TOUR - CLIQUER ICI POUR LES ANALYSES
Jeudi
18 mars : dernier meeting avant le premier tour
Ils
sont tous là, assis aux premiers rangs, souriants, confiants.
Fabius tape sur l'épaule de Delanoë ; Strauss-Kahn est
accompagné de sa femme, Anne Sinclair. Au rang suivant, on
reconnaît Elisabeth Guigou, Robert Badinter, Anne Hidalgo, Noël
Mamère. Ils applaudissent Jean-Paul, en chantant de concert
avec la foule, " Huchon Président ! Huchon Président
! ".
L'objectif de cette dernière rencontre avant les élections
apparaît clairement à travers les discours : mobiliser.
Mobiliser contre l'abstention : c'est Laurent Fabius qui chauffera
la foule des militants sur ce thème : " La démocratie,
c'est être concerné ! ". Mobiliser pour la sanction
: le gouvernement Raffarin est ridiculisé par les jeux de mots
de Jean-Paul Huchon : " Ferry le Petit ", " Jean-Jacques
Harpagon " et l'ensemble des discours joueront la comparaison
entre un bilan de la gauche " dont on peut être fier :
CMU, Parité, RTT " - comme le rappel Noël Mamere-,
et une politique actuelle " réactionnaire ". "
Le gouvernement Raffarin est en train d'amputer l'avenir " déclare
Laurent Fabius, qui mêle les enjeux nationaux aux enjeux régionaux.
Mobiliser également contre le FN, qui apparaît comme
l'ennemi numéro 1, notamment en reconquérant l'électorat
ouvrier " que l'on a eu tendance à oublier " reconnaît
Noël Mamère.
Et mobiliser par l'Union : chacun des groupes rassemblés autour
de la candidature du président sortant aura son temps de parole.
Christiane Taubira, qui s'exprime pour les radicaux par message télévisuel
pré-enrégistré, Jean-Luc Laurent pour les Républicains,
Noël Mamère pour les Verts. Tous sont incisifs, vigoureux,
joyeux. En particulier Jean-Paul Huchon lui-même, qui multiplie
les formules et les boutades, et fait ainsi rire la salle. Mais il
manie les tonalités et sait faire passer du rire aux larmes
: en union avec la tristesse de l'Espagne, il plongera la salle dans
une minute de silence recueillie.
C'est encore sur le ton de la farandole que le meeting prendra fin,
après que Fabius a lancé son refrain : " Santini,
c'est de la comédie, Copé c'est la difficulté,
Huchon, c'est la région ! "
12
mars 2004 - Marathon de campagne en Seine et Marne :
A
partir de 14h et jusqu'au meeting du soir, Jean-Paul Huchon accompagne
les candidats de la Seine-et-Marne sur différentes opérations
de terrain : le rythme est soutenu, il n'y aura aucune pause. Ce déplacement
permet à la tête de liste d'aller à la rencontre
des seine-et-marnais et créé un certain dynamisme autour
des militants et des candidats.
A l'heure où le corps enseignant fait grève, le président
de la région accompagné du vice président en
charge de l'éducation Yannick Bodin, débute sa visite
par une réunion sur le thème de l'éducation.
Devant une assemblée d'environ cinquante personnes, Jean-Paul
Huchon a longtemps exposé son bilan et son programme sur ce
sujet, laissant peu de temps au débat.
Vers 15h30, toute l'équipe quitte Villenoy pour une visite
éclair dans une antenne du commissariat de Beauval à
Meaux. Les journalistes ont été conviés, et c'est
sous l'il de la caméra de France 2 que le commissaire
fait visiter ses locaux flambants neufs au candidat. Cette opération
médiatique dont l'objectif est d'affronter Jean-François
Copé dans sa ville à Meaux, a été tenue
secrète jusqu'au dernier moment. On nous explique que l'Etat
a mis au cur de sa politique la lutte contre l'insécurité
et qu'il a demandé la rénovation de ce commissariat
qui se trouve dans un quartier sensible. La rénovation du bâtiment
a été financée à 80% par la région
mais aujourd'hui il ne peut être ouvert tous les jours par manque
de personnel, dont la gestion dépend du gouvernement. Cqfd
!
Toujours accompagné des journalistes, le candidat socialiste
se rend vers 16h30 sur le marché de la Verrière, le
même où Jean-François Copé avait convié
les médias le jour du meeting socialiste à la mutualité.
Ici, l'ennemi a un nom. L'accueil des commerçants est très
chaleureux, les passants discutent, même si certains jeunes
affirment qu'il n'a pas le courage d'aller dans les immeubles de l'autre
côté du centre commercial.
L'après-midi continue, une distribution du tract sur les transports
à la gare de Villeparisi-Mitry, puis au centre commercial de
Bay 2 à Collégien. Dans ce centre l'UMP est aussi présente,
les candidats et élus des deux formations politiques se saluent
chaleureusement et tractent chacun de leur côté. Un peu
partout ils rencontrent des personnes qui n'iront pas voter. L'abstention
est au centre des inquiètudes des candidats mais leurs mots
ne semblent pas convaincre.
Vers 19h30, tous les candidats repartent, sans avoir mangé,
direction Roissy-en-Brie pour le meeting. Va-t-il y avoir du monde
? Et bien oui, la salle et comble. Un représentant de chacune
des formations politiques de l'alliance de la gauche (PS-Verts-PRG-MRC)
a pris la parole. Notons que pour la première fois à
un meeting du PS, un intervenant s'est exprimé au sujet de
l'extrême gauche. C'est Martine Aubry qui en prenant l'exemple
du Nord-Pas de Calais où il y a de nombreux élus de
Lutte Ouvrière, a affirmé le danger de cette formation.
Jean-Paul Huchon a ensuite pris la parole. Coupant court aux acclamations
qui lui étaient destinées, il a initié une minute
de silence dédiée aux attentats de Madrid. Puis, c'est
assez détendu qu'il a pris la parole. Est-ce la fin de la campagne,
ou la salle plus intimiste qui ont inspiré un discours emprunt
d'humour et plus sévère à l'égard des
autres candidats que d'ordinaire ?
De l'avis d'Artur ce meeting était un succés, reste
qu'il a toujours aussi peur de ces électeurs qui ne votent
pas.
Vendredi
5 mars : Réunion publique du PS à Dammarie-les-lys
Se déplacer en Seine-et-Marne n'est pas une mince affaire et
les réunions publiques organisées dans le département
ont du mal à mobiliser au delà des villes voisines.
Pourtant, Artur a tenu à faire le déplacement à
Dammarie-les-lys pour représenter le nord de son département
et soutenir Marie Richard, oratrice du jour avec quatre autres intervenants
: le secrétaire de section de Dammarie-les-lys, deux candidats
verts de Seine-et-Marne et le vice-président socialiste du
conseil régional sortant, Yannick Bodin.
C'est surtout
lui qui monopolise la parole, en s'attachant à démontrer
les différences entre la gauche et la droite, en défendant
le bilan du président sortant, et en insistant sur le vote
utile dès le premier tour. Pour la première fois, l'extrême
gauche est clairement désignée, pour son manque de réalisme
et surtout pour sa pratique de la politique du pire, préférant
trop souvent voter avec la droite qu'avec les socialistes. On retrouve
très clairement la thématique nationale du Parti socialiste
qui a fait du vote utile son principal argument de campagne.
Viennent
ensuite les questions de la salle. Une cinquantaine de personnes s'est
déplacée. Petit à petit les questions fusent
mais portent rarement sur la région : de la fusion de deux
écoles de la ville aux problèmes de stage des adolescents
du coin, force est de constater que la décentralisation n'est
pas vraiment intégrée dans les esprits. A de nombreuses
reprises, les orateurs doivent répéter ce qui relève
des compétences de la région et ce qui en est exclu.
Au final,
un véritable travail pédagogique d'explication de la
décentralisation s'est opéré. Mais il reste encore
beaucoup à faire pour que chaque citoyen comprenne véritablement
qui fait quoi sur le plan local
ce qui inciterait peut-être
plus de gens à aller voter
Mercredi
25 février : présentation du programme au château
de Rentilly
Jean
Paul Huchon est venu présenter l'axe "Développement
durable" de son programme non loin de Torcy, au parc de Rentilly,
écrin sauvé du béton et réhabilité
pour devenir le siège de verdure de la communauté de
communes Marne-et-Gondoire. Cette réhabilitation a d'ailleurs
été largement financée par la région dans
le cadre d'un des tout premiers " contrats de territoire "
franciliens.
Candidats de la liste et associations locales se sont donc réunis
pour discuter de ce point phare du programme : faire de la région
Ile de France l'une des première éco-région d'Europe.
Pour cela, le Président de la Région et ses alliés
Verts partent en guerre contre le bruit avec quelques mesures d'envergure.
Le plan antibruit devra " s'attaquer à la cinquantaine
de points noirs identifiés en matière de bruits routier,
ferré et évidemment aérien ", explique Jean-Paul
Huchon, citant notamment le caractère impératif de l'aménagement
de la jonction A 86-A 4 ou encore la nécessité de se
battre pour interdire les vols de nuit.
Le débat porte essentiellement sur la problématique
du financement pour partie du TGV par la région, les associations
se demandant si la priorité du Conseil Régional ne dévrait
pas être le développement du réseau Paris-banlieues
et inter-banlieues. Pour Jean Paul Huchon, le développement
du TGV permet de "réserver le plus possible le trafic
aérien pour les vols intercontinentaux".
Au cours de la réunion, Jean Paul Huchon montre qu'il n'est
pas un candidat dénué d'humour et de sens de la conciliation
: "lors de mon dernier meeting, les responsables Verts ont tellement
apprécié la clarté de ma présentation
du développement durable qu'ils m'ont proposé de me
débaucher du PS pour devenir leur secrétaire général".
La rencontre n'a cependant pu durer plus d'une heure, le programme
de la journée étant chargé. Quelques photos dans
le parc puis les candidats sont repartis pour une tournée des
marchés en commençant par celui de Melun.
Mercredi 18 février : réunion des candidats à
la Fédération - Melun
De
l'avis même de Roland Jedrzejezyk, président de la fédération,
"c'est une des dernières réunions où l'on
va rester enfermés entre nous". A un mois des élections,
les opérations de terrain vont se multiplier. Mais qui dit
terrain dit réflexion en amont : c'est tout l'objet de la réunion
de ce mercredi soir.
11
hommes, 8 femmes, la parité est presque respectée. Deux
jours après la déposition officielle de la liste, la
plupart des candidats de Seine-et-Marne (dont Artur Bras) se sont
déplacés. Si les socialistes et les Verts marchent main
dans la main depuis un bon moment et sont largement représentés,
le candidat MRC apparaît pour la première fois, fruit
des récentes tractations avec le parti chevènementiste.
Un accord qui suppose le recul de certains candidats socialistes sur
la liste, ce qui visiblement ne s'est pas fait sans heurt. L'un des
candidats malmené est ainsi volontairement absent pour manifester
son mécontentement.
Au
menu des discussions, le futur tract présentant la liste de
Seine-et-Marne et les grandes lignes du programme. Chaque mot est
discuté, chaque paragraphe est soumis à l'approbation
de l'assemblée avant d'être imprimé. Au final,
le tract gardera sa trame initiale mais sera largement remanié
au gré des interventions des uns et des autres. Des débats
passionnés pour un tract qui sera probablement jeté
avant même d'être lu
La suite de la réunion porte sur l'agenda et les actions qui
vont être menées dans les semaines à venir. Roland
Jedrzejezyk essaie de motiver ses troupes et réitère
à de nombreuses reprises ses appels "à la mobilisation
des camarades". A nouveau, le débat s'engage, entre ceux
qui privilégient l'action locale et le porte à porte,
et ceux qui souhaitent la multiplication des actions de masse à
l'échelon régional, conformément à ce
qu'est ce scrutin. Pour Artur Bras, une action regroupant tous les
candidats aux régionales sur un même marché ne
peut qu'être positive en terme d'image, même si pour cela
chaque candidat doit délaisser son marché habituel le
temps d'un week-end.
Dans tous les cas, un impératif : rester dans le cadre des
comptes de campagne et dans les limites du budget alloué à
la fédération de Seine-et-Marne (pour le PS).
Engueulades, franches rigolades, discussions enflammées, l'ambiance
générale reste détendue, et Roland Jedrzejezyk
sait désamorcer les dernières querelles en concluant
jovialement la réunion par un tonitruant "Allez, maintenant,
on boit un coup ! ".
Jeudi
12 février - Réunion chefs de section - Saint Germain
sur Morin
C'est
en nous perdant que nous réalisons ce qu'il y a de particulier
à faire campagne en Seine-et-Marne
les kilomètres.
Ce département est immense et les habitants souvent dispersés.
Ce
soir là, la réunion des chefs de section de la Seine-et-Marne
compte 13 personnes dont 4 femmes. La discussion s'engage autour de
la visite de Jean-Paul Huchon à la Ferté. Tout le monde
convient du succès de cette opération et une conseillère
régionale rapporte l'enthousiame du Président de la
région sur " ce moment heureux de campagne ".
L'objectif
principal est de faire redescendre les informations au niveau des
sections, sur le terrain. Artur communique les probables dates de
déplacements de Jean-Paul Huchon en Seine-et-Marne et les dates
de parution des prochains tracts et du programme. Chacun note, les
déplacements de Jean-Paul Huchon et les meetings de fin de
campagne sont décidés au niveau national, la fédération
quant à elle fixe les dates de distributions sur les marchés.
Les
problèmes abordés et les choix à effectuer sont
souvent des détails d'organisation. Loin des discours sur le
terrain il faut savoir quel document distribuer en premier, et où
le distribuer (dans les gares et/ou dans les boîtes aux lettres
? ), quand aller le chercher à la fédération.
Chaque section tente de voir ce qu'elle va faire compte tenu de ses
moyens et de ses limites. La mobilisation des militants est au centre
des préccupations. Comment les motiver et surtout comment ne
pas les décourager? Certaines sections sont beaucoup plus étendues
que d'autres et ne peuvent donc pas distribuer autant de tracts. Il
y aussi des communes où la concurrence est moins importante
et où les affichages tiennent plus longtemps que dans d'autres.
Et
puis se pose la question de savoir s'il faut organiser une ou plusieurs
réunions publiques. Ici encore on prend en compte la fatigue,
les expériences passées, les avantages et les inconvénients.
Au
cours de cette heure et demie, nous réalisons combien la politique
au niveau local est affaire de coordination. Par ailleurs, nous sentons
la difficulté dans certains endroits d'accepter les alliances
et les frustrations découlant de la conception de la liste
départementale.
Dimanche 08 février - Tractage au Marché de Beauval
C'est
le deuxième marché que nous faisons avec Artur Bras.
Ce dimanche, direction Beauval, le quartier populaire de Meaux. Changement
de décor effectivement : la population est dixit Artur Bras
" plus colorée, plus chaleureuse " mais le quartier
" se paupérise, beaucoup de commerces ont fermé
". Notre candidat parle en connaissance de cause puisque c'est
là qu'il a passé son enfance.
La
concurrence est rude pour Artur et ses collègues socialistes
et Verts qui tractent ensemble pour la première fois. Les passants
du marché sont assaillis de tracts de l'UMP, du Parti communiste,
de Lutte ouvrière, ainsi que du Parti des travailleurs (extrême
gauche). Le quartier est stratégique: forte abstention, vote
extrême développé, c'est la population
à (re)conquérir pour la plupart des candidats. Artur
dénonce la montée des extrêmes, avec en ligne
de mire le Front National. L'UMP en prend également pour son
grade. En revanche, profil bas sur l'extrême gauche. Au PS,
on préfère éviter les sujets qui fâchent.
Mais " en démontrant les différences entre la gauche
et la droite, on s'attaque indirectement à l'extrême
gauche ", nous assure Artur, " et de toute manière,
notre ennemi n°1, c'est la droite ". CQFD
Ce
dimanche, changement de stratégie : ce n'est pas un vrai tract
qui est distribué mais un document de 4 pages présentant
le programme du candidat pour les cantonales Henri Gerphagnon. Pour
éviter qu'il soit jeté par terre comme un vulgaire prospectus,
la distribution est moins intense. Il doit rester suffisamment de
documents pour les boîtes aux lettres où les chances
qu'ils soient lus sont plus importantes.
A
noter que les militants font campagne indifféremment pour les
cantonales et les régionales. Ainsi, Artur s'implique autant
pour ce tractage consacré aux cantonales même s'il n'est
pas candidat.
On sent les militants habitués à l'indifférence
de la plupart des passants, rompue de temps à autre par une
accolade avec une connaissance ou quelques rares échanges avec
les habitants. A peine entendra-t-on ce dimanche une dame vitupérer
sur " 20 ans de socialisme " et une autre, d'abord réticente
à prendre le document, l'accepter chaleureusement une fois
le sigle " PS/Verts " aperçu.
Mardi 3 février - Présentation de la liste des candidats
aux régionales
Décidément
la politique est l'apanage des gens qui se lèvent tôt.
Le rendez-vous a lieu dès 8 heures dans un des salons de l'hôtel
Saphir, bâtiment post-moderne situé en bordure de la
Francilienne à Pontault Combault. L'ambiance est chaleureuse,
cafés croissants et estrade de présentation des nombreux
candidats tant pour la liste des cantonales que celle des régionales.
Outre les 23 candidats de la liste départementale aux élections
régionales et ceux aux cantonales, sont présents les
journalistes de la presse locale (Le Parisien, La Marne). Les discours
des représentants des Socialistes, des Verts et des Radicaux
de gauche montrent que les trois partis partent unis pour affronter
la campagne des régionales dès le premier tour, et présentent
une liste profondément renouvelée: sur 23 candidats,
4 sont des sortants. Seul le Parti Communiste a eu la volonté
d'aller seul au combat pour le premier tour, avec l'intention de s'allier
aux autres partis de gauche pour le deuxième tour dixit le
premier secrétaire départemental du PS.
Selon les responsables des différents partis, les enjeux de
ces élections seront triples: d'une part, il s'agit de la "dernière
occasion, avant 2007, pour les Français de s'exprimer".
D'autre part, "ces échéances auront une portée
nationale, du fait de la possibilité de sanctionner une action
publique qui a échoué depuis deux ans dans tous les
domaines". Enfin, l'importance de ce vote est accru du fait des
nouvelles compétences qui reviennent à la Région,
même si "malheureusement, le coût des compétences
entre collectivité n'en sera ni réduit, ni simplifié".
Concernant la sécurité, celle-ci reste l'apanage de
l'Etat, même si la région participe au financement de
maisons de justice et de commissariat.
L'entente entre les Socialistes, Verts et Radicaux semble sans nuages.
Leur discours officiels montrent qu'ils partagent des valeurs communes,
les Verts insistant sur la partie "Un environnement amélioré"
du programme. Quant au PRG, leur cheval de bataille est plus porté
sur la partie "Egalité des chances".
Lundi 2 février : Meeting au Cirque d'Hiver
Le
cirque d'Hiver pour décor, cela donnait le ton d'une soirée
qui se voulait festive autour de Jean-Paul Huchon. L'un des objectifs
majeurs du candidat de la liste PS-Verts, en ce début de
campagne, c'est en effet de se faire reconnaître.
Objectif
atteint en ce qui concerne le monde attiré : les gradins
sont remplis, quelques dizaines de militants sont même bloqués
aux portes du cirque par manque de place.
En revanche, pour ce qui est d'avoir la vedette, Jean-Paul Huchon
l'a plutôt laisée au Maire de Paris. En effet, c'est
Bertrand Delanoë qui motive les troupes, avec un long discours
introductif, auquel Huchon n'assiste qu'en spectateur. D'autre part,
la présence de Dominique Strauss-Kahn et de Christiane Taubira,
assis tous deux au premier rang, attire les caméras.
Globalement, Jean-Paul Huchon se montre réservé et
peu éloquent. Il préfère commenter un film
d'une vingtaine de minutes sur sa façon d'élaborer
le programme de campagne : consultation des habitants d'Ile de France,
réflexions communes, propositions claires et concrète.
Quelques personnes ont été choisies pour venir expliquer
eux-mêmes ce qu'ils attendent de leur candidat.
Jean-Paul
Huchon est donc resté dans l'ombre, se donnant ainsi une
posture d'homme de réflexion et d'écoute plutôt
que de leader charismatique.
Mercredi 28 janvier: Jean Paul Huchon en Seine et
Marne
Si Jean-Paul
Huchon est présent à la Gare de la Ferté sous
Jouarre de si bonne heure - 5 h 30 du matin - par un temps si peu
clément - la neige ne cesse de tomber -, c'est pour "
se montrer " aux usagers-électeurs qui empruntent les
transports de Seine et Marne.
Outre le bien-fondé médiatique d'un tel déplacement,
il apporte par sa présence un soutien aux candidats du département
A
six heures moins dix, les " travailleurs " matinaux de la
petite bourgade encore endormie arrivent au compte-goutte parmi le
petit attroupement de candidats, d'élus et de militants qui
composent la délégation de Jean-Paul Huchon. Artur-Jorge
Bras, guette les usagers avec entrain en leur tendant un tract intitulé
" Huchon avec les Franciliens ".
Comme l'observe justement Artur, le programme du Parti Socialiste
constituera une lecture bienvenue pour ceux qui n'ont rien prévu
durant le trajet qui relie La Ferté à Paris Gare de
l'Est.
Pendant que, comme Arthur, candidats et militants s'affairent, Jean-Paul
Huchon passe de groupes en groupes sous l'il des journalistes
de Ripostes qui ne le quittent pas d'une semelle. Il est accompagné
par sa directrice de communication, son directeur de campagne et son
directeur de campagne adjoint. Les maires de La Ferté et de
Trilport sont aussi de la partie.
Enfin,
c'est " l'événement " : Jean-Paul Huchon,
militants, élus et candidats prennent le train direction Trilport,
à 10 minutes de là, sous l'eil mi-étonné
mi-indifférent des franciliens présents. L'occasion
pour le groupe d'éprouver l'exiguité du train orphelin
de deux rames et le mécontentement de certains usagers. Laetitia,
assistante de campagne du Président de la région sortant,
constate : " un homme politique est là pour voir ce qui
se passe sur le terrain, pas seulement pour se faire applaudir dans
les meetings par des gens qui croient en ses idées ".
Nous nous séparons vers 10 heures en nous interrogeant sur
le bilan que l'on peut tirer d'un tel déplacement. Aux convictions
de Artur-Jorge s'ajoutait dans cette matinée une certaine "
aura médiatique " due au président sortant en déplacement
de campagne. Pourtant, difficile d'analyser les retombées réelles
de telles actions : coup de glaive dans l'eau ? Preuve de la présence
effective des candidats aux cotés des français ? Une
seule chose est sure : pour Arthur-Jorge Bras comme pour nos autres
candidats, faire campagne, c'est être sur le terrain tôt
le matin !
Dimanche 25 janvier - Rassemblement National
Elus,
candidats et militants : ils sont venus de toute la France pour assister
au rassemblement des secrétaires de section du PS, à
la Mutualité. Artur est présent, ainsi que d'autres
militants et certaines personnalités et élus de Seine-et-Marne.
De 9h00 à 16h00, de nombreux intervenants vont se succéder:
chaque participant peut avoir la parole. Outre les intervenants de
nombreuses personnalités du PS sont présentes, nous
avons entre autre croisés Jack Lang et Julien Dray.
Cette
journée a pour rôle de motiver les candidats et les militants
pour les 8 semaines de campagne à venir, parce que dixit Laurent
Fabius " on ne gagne pas une élection si on ne se repose
pas sur nos militants et nos élus " : " Mobilisons
nos élus et nos militants c'est ce qui nous permettra de gagner
".
Rassembler:
c'est le maître mot de la journée. Rassembler contre
la droite et l'extrême droite, rassembler autour d'un programme
le " contrat socialiste pour les élections régionales
et départementales, rassembler enfin pour mettre fin au "
syndrome du 21 avril " et pour que le 21 mars soit le début
de la reconquête.
Autre
cheval de bataille: réaffirmer les différences entre
la droite et la gauche, ce que Jean-Paul Huchon s'est attaché
à démontrer dans son discours. Ou encore lutter contre
l'indifférence "le premier adversaire de la gauche"
selon Laurent Fabius. L'indifférence que l'on retrouve sous
l'abstention, la résignation et le gommage des différences
entre la gauche et la droite.
Hormis
une brève allusion au détour d'un question, nous avons
trouvé surprenant la quasi absence de toute référence
à l'extrême gauche durant cette journée.
L'ambiance
est chaleureuse et entre " camarades " ils se tutoient.
De Manu Chao à Khaled, la musique de fond est entraînante
et les applaudissements fréquents. Si la grande salle avec
ses débats et ses discours présente l'essentiel de l'activité
de la journée, il semble que les rencontres et les discussions
dans les couloirs et lors du repas aient une importance non négligeable.
Samedi 24 janvier - tractage au marché de Meaux
Premier rendez-vous avec Artur Bras. Nous le rejoignons au petit local
du Parti socialiste de Meaux. En tant que trésorier de sa section,
il recueille les cotisations des militants avant de se rendre sur
le marché voisin pour la distribution.
La section de Meaux regroupe une soixantaine de militants, une bonne
moitié est présente ce samedi : des militants de la
première heure comme Fernande, 87 ans, des recrues plus récentes,
ou encore des élus locaux comme Marie Richard, maire de La
Ferté sous Jouarre et conseillère régionale sortante;
Roland Jedrzejezyk, également conseiller régional sortant;
et Nicole Bricq, ancienne députée de la circonscription.
14 000: c'est le nombre de tracts à distribuer sur Meaux. Ils
sont composés de deux faces, l'une commune à l'ensemble
de l'Ile de France, l'autre qui décline les grands thèmes
selon les spécificités de chaque département.
Transports, environnement, éducation et formation, solidarité,
sécurité, ce sont les grands thèmes réunis
sous le slogan " Depuis 1998, la Gauche et les Verts agissent
en Ile-de-France".
Il
faut qu'un maximum de gens aient lu ces tracts. La distribution sur
le marché est un bon moyen d'entrer en contact avec les habitants.
Mais ce jour-là, il pleut, les passants ne sont pas très
nombreux, et Artur se montre un peu déçu, d'autant qu'il
trouve les passants peu réceptifs. Mais " c'est parce
que ce quartier est bourgeois, sur d'autres marchés, les gens
discutent beaucoup plus ".
Malgré tout, les militants ne se relâchent pas et le
tractage dure jusque vers midi. Pas de débat passionné
comme on peut le voir parfois au journal télévisé
mais la routine d'un militant en campagne, )confronté à
l'indifférence de la plupart des passants...
Interviews
Entretiens avec Artur Bras
1er Acte
- Aux origines de l'engagement.
Arthur Jorge Bras a 27 ans. Très
brun, de taille moyenne, il est français d'origine portugaise
et habite Meaux depuis toujours.
"
Une fois lancé, on a le virus ! "
"
J'ai poussé la porte du PS le lendemain de la dissolution de
l'Assemblée Nationale, en 97. Je voulais donner un coup de
main pour les élections. Je me suis vite rendu compte qu'entrer
dans un parti au moment d'une campagne, c'est à la fois plus
simple et plus dynamique. "
" Je m'intéressais à la politique depuis des années,
je ne manquais pas une soirée des élections à
la télé. Mais mon engagement véritable a commencé
à la fac, par des discussions.
En 1997, qu'est ce qui m'a poussé ? Sûrement la volonté
d'en finir avec la majorité écrasante du RPR. Et puis
une fois lancé, on a le virus : L'engagement en politique,
ça vous fait vibrer. Même si c'est parfois difficile,
souvent ingrat. Il y a vraiment une petite flamme. "
"
Un parcours rapide "
"
Même si j'ai poussé la porte du PS en avril 1997, c'est
au lendemain des élections que j'ai adhéré officiellement,
dans la lancée de la victoire, même si le résultat
des élections n'était pas déterminant dans mon
choix. Dès le congrès de novembre, j'ai eu une fonction
: je suis entré au bureau de section, à la stratégie
de propagande. Je m'occupais de la rédaction des tracts. Je
suis ensuite rapidement entré au Conseil Fédéral,
qui prend les décisions au niveau du département. Tout
ça a été un peu un concours de circonstances
: ils avaient besoin de jeunes, et de personnes qui aient une grande
disponibilité, ce que j'avais étant à la fac.
J'ai eu ce qu'on peut appeler un parcours rapide.
Le fait de me présenter sur la liste des municipales s'est
fait également un peu comme ça, Nicole Bricq me l'a
proposé, puisque j'avais déjà beaucoup travaillé
avec elle. Je suis donc élu au conseil municipal de Meaux depuis
mars 2001, avec pour domaine plus spécifique les finances,
l'économie et le budget. Nous sommes 6 élus d'opposition,
sur 43 conseillers municipaux : 4 socialistes, un PC et une ex-MDC.
À droite, il n'y a rien d'autre que l'UMP ; Coppé a
fait le vide autour de lui.
Ma place sur les listes des régionales a été
elle aussi un peu un concours de circonstances. Je me suis dit qu'en
face de Coppé il fallait qu'il y ait un représentant
de l'opposition de Meaux. J'ai demandé une place, mais pas
forcément éligible. C'est une reconnaissance pour moi
d'être sur la liste. "
"
Je pourrais imaginer la politique comme devenant mon métier
".
"
Quand je me suis engagé, je pensais que mon engagement serait
uniquement ponctuel. Je n'avais pas de projet particulier, j'y allais
simplement pour aider. Aujourd'hui je pourrais tout à fait
imaginer la politique comme devenant mon métier. À un
horizon indéterminé, ça pourrait devenir un plein
temps. Mais j'aurai toujours la volonté de ne jamais faire
ça comme un " professionnel ", je chercherai toujours
à me plonger dans le quotidien, en essayant de temps en temps
de revenir dans le " civil ". Je travaille dans une banque
qui finance les projets publics.
Le mandat de maire, c'est être au plus proche de la population.
Mais c'est très dur et ingrat. En 2007 je souhaiterais être
sur la liste aux municipales. Peut-être même la conduire
? Mais l'objectif, c'est de se battre pour les idées du PS.
Alors si j'ai une chance tant mieux, mais s'il y a un ou une candidate
qui a une meilleure chance, ce doit être lui ou elle qui a la
priorité. "
"
Déçu par le national, je privilégie l'engagement
local "
"
Quand on rentre en politique, on est très naïf. On a l'impression
que tout le monde est sympa. En fait il y a des multiples histoires
de motions, de courants. Des approches différentes, des idées,
des programmes
Des personnalités, Emmanuelli, Hollande,
Strauss Kahn
En fait ça tourne plus autour des personnes que des idées.
J'ai souvent été découragé, énervé
par certaines attitudes et par des stratégies. Maintenant je
suis, je fais comme tout le monde, je suis rentré dans le moule
À Paris, il y a une véritable logique d'appareil, et
ça je n'apprécie pas. Les querelles internes jouent
un rôle trop important, c'est pour ça que j'ai décidé
de faire du "local". Le maillon local est l'échelon
où l'on peut vraiment faire changer les choses et se sentir
utile. C'est l'argument que je défends quand je rencontre des
sceptiques. Je leur dis que quand on fait de la politique, on est
là pour aider les gens. Les plus difficile à convaincre
ce sont les jeunes.
À l'échelle nationale, j'ai souvent constaté
des cassures entre la base et le sommet. Le local, c'est plus concret.
"
" Je
suis un socialiste réaliste : on est plus des révolutionnaires
! "
"
Entre les différents courants, je penche plutôt du côté
de Dominique Strauss Khan. Un parti socialiste réaliste. On
reste toujours socialistes, mais ça ne sert à rien de
promettre des mesures que l'on est incapables de tenir. Après
les gens sont déçus, perdent confiance, et c'est comme
ça que le score du FN monte. Quand on est dans l'opposition,
ce n'est pas le tout de rejeter tout le temps. Il faut proposer, et
ensuite faire ce qu'on a promis. Ce que dit Emmanuelli, par exemple,
n'est pas tenable, et donc les Français seront déçus
Il faut être réalistes : on est dans une société
capitaliste. Au PS on est plus des révolutionnaires. L'objectif,
c'est de réduire au fur et à mesure les inégalités
et de rendre la société plus juste. "
Vie
personnelle et engagement politique ne font pas bon ménage
"
Je viens d'un milieu modeste, mes parents sont tous deux immigrés
portugais. Mon père est ouvrier et ma mère femme de
ménage. Quand je me suis engagé en politique ça
les a ennuyé : La France nous avait déjà tellement
donné en devenant notre terre d'accueil, qu'ils avaient un
sentiment de culpabilité vis-à-vis de l'engagement politique
Du genre " comment peut-on encore demander quelque chose ? "
Dans mon cas, je pense au contraire que le fait d'être issu
de l'immigration a participé à ma motivation. L'ascension
sociale a bien fonctionné, j'ai donc d'autant plus envie de
m'engager pour la République Française.
Dans ma famille, on est tous de gauche. J'ai un frère, qui
est au PS depuis 1998 et une sur, institutrice, qui est elle
aussi au PS depuis 99.
Quand on s'engage en politique, on perd beaucoup d'amis. D'une part
parce que si mes amis ont toujours su que j'étais de gauche,
ils ne sont pas tous de gauche. Et curieusement, j'ai beaucoup d'amis
qui, quand ils se sont mis à gagner de l'argent et à
payer des impôts, sont passés à droite
D'autre
part, parce qu'on manque vite de disponibilité, la politique
ça prend énormément de temps. Pendant la campagne,
je consacre tous mes congés aux élections. Et je prends
spécialement un jour de congé par semaine. C'est évident
que la vie personnelle en prend un coup. Je n'ai plus toujours le
temps de voir mes amis. "
2ème
Acte - Commentaires après la victoire
L'entretien
a été réalisé le lundi 26 avril 2004,
soit un mois après les résultats.
"On
a gagné!"
Je
suis vraiment content des résultats pour les socialistes. Le
soir du premier tour, j'étais plus qu'heureux, j'ai ressenti
une forte émotion, c'était fabuleux
C'est beaucoup
plus qu'une question d'ego, de toutes manières je n'étais
pas éligible, non, c'était une vraie émotion.
Sur
le plan national, je ne peux que me réjouire : ce sont de très
bons résultats, même si dans six ans, ça va être
difficile de garder toutes ces régions. Maintenant, il faut
expliquer que malgré le vote sanction, les régions n'ont
pas de pouvoir législatif, et qu'elles ne pourront pas empêcher
les réformes et la casse sociale du gouvernement. Mais ça
va quand même donner du punch aux parlementaires socialistes
pour qu'ils s'opposent avec plus de force !
En Ile-de-France, c'est vraiment une bonne chose, surtout quand on
connaît les méthodes de Copé : s'il avait été
élu président, c'aurait été terrible parce
qu'avec lui, c'est " tu es avec moi, tu as les subventions, tu
es contre moi, tu ne les as pas ". Avec Jean-Paul Huchon, au
moins, c'est tous les Franciliens qui vont bénéficier
du conseil régional. Bon, c'est sur que ça va être
difficile parfois, on a beaucoup de partenaires et il faudra gérer
cette diversité, avec le PC, les Verts... Mais le PS ne pourrait
jamais gagner sans eux, alors il vaut mieux taire nos divisions, même
si pour cela il faut accepter quelques sacrifices.
En ce qui concerne les résultats sur le département,
c'est historique ! Le conseil général de Seine-et-Marne
est passé à gauche, alors qu'il était à
droite depuis 1979 ; c'est exceptionnel ! C'est vraiment super, déjà
parce que c'est mon département, mais surtout parce qu'on va
pouvoir appliquer le programme régional au niveau du département,
notamment en ce qui concerne la petite enfance. Département
et région vont travailler ensemble, c'est une bonne chose.
Quant à ma ville, Meaux, là aussi je suis satisfait,
car Copé est sous les 50%, il a peu progressé par rapport
aux socialistes. Ca nous redonne espoir pour 2007. Maintenant il va
falloir mener un travail de terrain auprès de la population
pour regagner des voix, et peut-être gagner d'autres communes.
" Je n'aurais pas pu plus m'investir ! "
J'ai
beaucoup aimé travailler avec Marie Richard, et je suis vraiment
content qu'elle ait obtenu un poste de vice président (aux
sports et loisirs) au conseil régional. Il y a vraiment eu
une bonne entente, un bon travail sur le Nord Seine-et-Marne. Bon,
je regrette un peu qu'on ait pas plus travaillé au niveau régional,
c'est vrai que tout ça est resté très départementalisé,
mais dans l'ensemble, je suis content de cette campagne. Par contre,
c'est vrai qu'on a pas fait beaucoup de porte-à-porte, mais
en même temps, ça ne s'y prêtait pas. C'est sur
que la meilleure chose, c'est le contact avec la population, mais
comment créer du lien avec les habitants ? C'est pas toujours
évident.
Le plus efficace de toutes manières, c'est le travail des militants
et des élus locaux, c'est là que l'on développe
le contact auprès des gens, beaucoup plus que quand Huchon
vient faire un meeting, même si bien-sûr, c'était
une action médiatique nécessaire. Et puis c'est vrai
que quand Huchon fait une journée avec toi, tu te sens poussé,
c'est différent.
En tout cas, en ce qui me concerne, même si j'avais été
éligible, je n'aurais pas pu m'investir plus. Je me suis vraiment
donné à fond, et ça fait plaisir de voir que
ça paye, que les militants ont apprécié. Je crois
même que j'ai réussi à convaincre mes voisins
de voter pour moi !
" J'aimerais
bien me confronter à Copé "
Ces
élections et cette campagne m'ont vraiment donné confiance
en moi, et je voudrais maintenant mener un combat plus large, comme
la course à la députation par exemple. M'opposer à
Copé, ce serait vraiment un challenge, local et national, et
ça me plairait bien ! Même si je le respecte pour son
intelligence et son parcours, je lui en veux d'avoir reconstruit la
ville pour n'y mettre que des gens de son bord, d'être si sectaire
et arrogant au moment des conseils municipaux. On est que 6 conseillers
d'opposition : a-t-il besoin de nous exclure encore plus, en refusant
de nous associer à la communauté d'agglomérations
par exemple ? Alors c'est sûr que ça me plairait de me
confronter à lui et d'essayer de montrer aux habitants de Meaux
qu'une autre politique est possible. Mais bon, on en est pas encore
là ! Pour l'instant, je vais reprendre un rythme normal à
mon travail, parce qu'avec la campagne, mine de rien, j'ai quelques
dossiers en retard