LE
MODE DE SCRUTIN
En bref
Historique
du mode de scrutin
Réforme électorale
du 11 avril 2003: qu'est-ce que cela change ?
Pourquoi un scrutin
si complexe ?
En Bref
-
Tous les six ans
- L'élection permet d'élire les conseillers régionaux,
qui élisent à leur tour un président pour six
ans (les effectifs des conseils régionaux vont de 43 pour le
Limousin à 209 pour l'Ile de France)
- Elle a lieu au suffrage universel direct, avec un scrutin à
deux tours
Historique du mode de scrutin
Avant
1982, les conseillers régionaux étaient élus
au suffrage universel indirect parmi un collège électoral
composé des parlementaires de la région, des maires
des grandes villes, des représentants désignés
par les autres maires et des représentants des conseils généraux.
La
loi du 2 mars 1982 a institué l'élection des conseillers
régionaux au suffrage universel direct, dans le cadre
des départements, pour un mandat de six ans renouvelable.
La première élection a eu lieu le 16 mars 1986.
En
1999, le gouvernement Jospin avait mis en place une réforme
qui n'a jamais été appliquée car substituée
avant les élections par celle de 2003 du gouvernement Raffarin
qui s'en inspire tout en y apportant de substantielles modifications
à découvrir par la suite...
Réforme
électorale du 11 avril 2003 : qu'est ce que cela change ?
Pourquoi
des sections départementales au sein d'une liste régionale
?
Conformément à la précédente réforme
du 19 janvier 1999, l'élection a toujours lieu dans le cadre
de la circonscription régionale, mais des sections départementales
sont instituées au sein des listes, afin de permettre un meilleure
représentation départementale.
Cependant
ces sections départementales n'ont d'incidence ni sur le vote
de l'électeur - qui se prononce pour la liste régionale
dans sa globalité - ni sur le nombre des sièges qui
reste déterminé au niveau régional.
Comment
se répartissent les sièges entre les différentes
listes ?
Au premier tour du scrutin, la liste qui a recueilli la majorité
absolue des suffrages exprimés obtient le quart des sièges
à pourvoir. C'est la règle de la "prime majoritaire".
Le reste des sièges est réparti entre toutes les listes
(y compris la " majoritaire ") à la représentation
proportionnelle.
Si
aucune liste n'a recueilli la majorité absolue des suffrages
exprimés au premier tour, on procède à un 2ème
tour.
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seuils sont alors à distinguer :
- Les listes qui ont recuilli plus de 10% des suffrages exprimés
peuvent se maintenir au 2ème tour
-
Les listes qui ont obtenu au moins 5% des voix peuvent fusionner
entre elles
-
Les listes qui ont obtenu moins de 5% sont éliminées
d'office
Après
le second tour seules les listes qui ont obtenu au moins 5%
des suffrages exprimés pourront participer à la répartition
des sièges.
La prime majoritaire s'applique encore: il est attribué
le quart des sièges à la liste qui a obtenu le
plus grand nombre de voix. Cette attribution étant opérée,
les autres sièges sont répartis entre toutes les listes
à la représentation proportionnelle.
Comment
se répartissent les sièges au sein d'une même
liste ?
Les sièges sont répartis entre les sections départementales
au prorata des voix obtenues par la liste dans chaque
département.
A
titre d'exemple, une liste ayant obtenu 10 sièges au conseil
régional et dont les suffrages se répartissent entre
départements à raison de 50% du total dans un premier
département, 30% dans un deuxième et 20% dans un troisième,
verra ses sièges répartis de la manière suivante
: cinq sièges dans le premier département, trois dans
le deuxième et deux dans le troisième.
L'application
du principe de parité est renforcée
La règle de l'alternance stricte des candidats de chaque sexe
remplace celle de la parité par groupes de six. Elle est mise
en uvre au sein de chaque section départementale.
Pourquoi un scrutin si complexe ?
Pour
le gouvernement, la complexité de cette réforme est
justifiée pour :
- Permettre la représentation équitable des sensibilités
politiques et des territoires (c'est l'objet de la combinaison
des règles du scrutin majoritaire et de la représentation
proportionnelle)
- Favoriser la formation de majorités stables et claires
pour la gestion des régions (raison de la mise en place de
seuils)
- Permettre la représentation au Conseil régional
de l'ensemble des départements de la région (Objet
des sections départementales instituées au sein des
listes de candidats)
- Corriger les insuffisances du mode de scrutin défini en 1999
qui risquait de favoriser la représentation des extrêmes
et d'affaiblir l'opposition en provoquant un émiettement des
groupes.
Ce
projet avait suscité de nombreuses critiques, en raison de
l'avantage accordé aux grands partis au détriment des
petites formations.
Ces
différents arguments font bien ressortir deux sensibilités
qui s'opposent dans le domaine politique : d'un côté
ceux qui prônent une certaine efficacité de l'élection,
même si cela doit se traduire par la mise à l'écart
des petites listes, de l'autre, ceux qui, par idéal démocratique,
veulent faire reconnaître la plus large ouverture possible,
même si cela peut compliquer le fonctionnement d'une assemblée.
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